Une piscine inscrite dans une démarche développement durable (2/3)
Suite de l'article précédent consacré à la piscine des Weppes, construite par la Métropole Européenne de Lilledans une démarche qui s’inscrit dans le développement durable
Quelles étapes dans le traitement ? La toute première étape du traitement est une extraction (ou une purge) de la couche superficielle de l’eau du bassin : l’eau déborde dans des goulottes par le haut des bassins (la surverse). Elle est remplacée par de l’eau propre chauffée qui arrive par le fond.
L’eau issue des goulottes est alors acheminée vers un bassin tampon. Trois pompes, dont 2 en service, extraient l’eau du bassin tampon vers les étapes de traitements. Elles sont équipées de pré-filtres permettant de récupérer les matières en suspension les plus grossières et les détritus solides issus des baigneurs (cheveux, pansements).
A l’aval des pompes, un prélèvement en continu permet de réaliser des analyses en ligne de façon à connaître la qualité d’eau en sortie du bassin (image de l’eau du bassin) : on détermine le pH, la température, le taux de chlore (total) et le chlore libre. Ces deux derniers paramètres permettent de calculer le taux de chloramines : donc d’assurer le suivi de la pollution (voir article précédent). Selon la valeur du chlore libre, la pompe de dosage pour la chloration avant le retour dans le bassin sera mise en route ou non (de façon à respecter la consigne réglementaire : action préventive).
Selon la valeur de pH mesuré – l’ajout d’eau de javel rend l’eau basique -, il sera nécessaire de le corriger par l’addition d’acide sulfurique (qui fera baisser le pH). L’idée étant, bien entendu, de rester dans la fenêtre cible [7- 7,4].
Un floculant, coagulant (il s’agit du sulfate d’alumine) est alors ajouté à l’eau. L’idée est ici de modifier la dispersion de certaines molécules trop « grosses » pour se dissoudre (l’eau est donc trouble) mais trop « fines » pour être filtrées efficacement. De plus, celles-ci (appelées colloïdes) portent la même charge, ont tendance à se repousser et se disperser davantage. Le floculant neutralise les charges et permet aux molécules colloïdales de se regrouper en « flocs » qui seront donc éliminés lors de l’étape de filtration située en aval.
L’étape suivante est l’étape d’oxydation et fait intervenir l’ozone : l’ozone est diffusé dans l’eau à traiter puis est simplement disposé dans une tour de contact ; le temps de contact n’est que de 4 minutes conformément à la réglementation. Cette étape permet non seulement d’oxyder les microbes de façon efficace (potentiel d’oxydation très élevé, bien plus que celui de l’eau de javel) mais elle favorise également l’oxydation de la matière organique (ce qui ôte par la même occasion les nutriments nécessaires aux micro-organismes), des matières en suspension, des chloramines.
Toute cette matière oxydée doit être extraite : des systèmes de filtres sont disposés en aval de la tour de contact. Ils comprennent (dans l’ordre de traversée de l’eau) une couche de charbon actif pour les molécules oxydées ou coagulées, des couches de sable puis de gravier pour les matières en suspension (l’ajout d’un coagulant en amont facilite la purification de l’eau à ce niveau). Le charbon actif est une matière carbonée de structure poreuse qui retient par adsorption de nombreux composés. Il a pour principale mission ici de décomposer l’ozone résiduel (en dioxygène O2) de telle sorte que sa concentration soit nulle en sortie (c’est aussi une nécessité réglementaire, l’ozone posant d’autres soucis sanitaires même si de toutes façons, il se décompose rapidement).
L’eau filtrée, passe ensuite par un échangeur à plaques pour chauffer l’eau jusque 28 °C. Juste avant le retour dans le bassin, l’ajout d’acide (ajustement du pH) et la chloration permettent d’atteindre les paramètres cibles et réglementaires.
La 3e partie de cette série d'articles, sera consacrée aux matériaux et aux systèmes mis en place pour la qualité de l'air.