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Chronique du livre "Aéroport de Paris-Le Bourget" de Jean-Emmanuel Terrier


Le plus grand aéroport d’affaires d’Europe d’où décollent chaque jour une centaine d’avions dans la plus grande discrétion nous ouvre ses portes comme rarement, dans un livre qui devrait faire des émules. Jean-Emmanuel Terrier, historien au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, dont on a pu apprécier l’apport dans le documentaire Le Bourget, Un Siècle d’Aviation (Angèle Berland, 2019) sur RMC Découverte, nous dessine les contours de son destin extraordinaire.


L’idée d’une grande base aérienne militaire germe en 1914 après l’épisode des taxis de la Marne provoqué par la reconnaissance aérienne. L’infrastructure du Bourget est alors l’une des premières équipées d’un éclairage et d’une girouette. L’as des as Georges Guynemer - 53 victoires homologuées - y fera notamment décoller son Spad VII « Vieux Charles », toujours exposé au musée. A la fin de la Première Guerre mondiale, après un usage pour le trafic postal, l’aéroport devient le berceau de l’aviation civile. La première ligne Paris-Londres est opérationnelle en 1919 : le trajet incertain en Farman F.60 Goliath - les pilotes naviguent à vue, sans radio ni radar - coûte alors 600 francs, soit un mois de salaire d’ouvrier. C’est l’époque des grands raids : en 1927, Charles Lindbergh, à bord de son monoplan « Spirit Of St. Louis », relie New York à Paris (6 000 km sans escale) en 33 heures, arrive de nuit au Bourget et ouvre la voie aux vols longs courriers.


Désigné « Aéroport de Paris » en 1935 avec ses 96 000 passagers, Le Bourget doit s’agrandir. En 1937, un aérogare « paquebot » de 233 m de long, chef-d’œuvre art déco de l’architecte Georges Labro, regroupe pour la première fois toutes les fonctions liées à l’aviation civile. En 1938, ce sont quelques 140 000 passagers qui s’y pressent. Réquisitionné par les nazis en 1939 pour bombarder l’Angleterre (Londres est à 350 km de Paris à vol d’oiseau), le bâtiment est éventré par les bombardements alliés et doit être rénové par le même Labro. En 1946, un certain Marcel Dassault, né Bloch, atterrit au Bourget à son retour du camp de Buchenwald. Coup du destin, c’est son aviation d’affaires qui va sauver l’aéroport au début des années 60 (Orly ouvre en 1946, Roissy en 1974, Le Bourget ne voyant disparaître son trafic régulier qu’en 1981) : Charles Lindbergh, devenu conseiller aéronautique, choisit en effet son Mystère 20, renommé Falcon 20, pour la toute puissante Pan Am.


L’actualité du Bourget, qui accueille le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace tous les deux ans depuis 1953, le centre de maintenance, réparation et révision de Dassault depuis 1967, le Musée de l’Air et de l’Espace (fondé en 1919) depuis 1975, et l’usine de pales d’Airbus Helicopters depuis 2017, se conjugue aussi au futur. Le site, village média des J.O. de 2024, sera desservi par une nouvelle gare de la ligne 17 du Grand Paris Express.


Editeur : Amarena [Note : 5/5]

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