Une piscine inscrite dans une démarche développement durable (1/3)
Les nouvelles générations de piscines se tournent dès que possible vers des sources de chaleur « propres » tels que des panneaux solaires ou la pompe à chaleur pour le chauffage, l’ozone pour le biocide et une gestion parcimonieuse de l’eau des bassins.
Enfin, elles ont généralement troqué le carrelage des bassins (difficile d’entretien) contre un bel inox brossé. Bref, une démarche qui s’inscrit dans le développement durable et reposant sur des équipements qui répondent aux attentes du public et des collectivités en terme de confort, santé et économie d’énergie.
Voici une petite présentation de la piscine des Weppes située à Herlies, qui a vu le jour en 2012. Construite par la Métropole Européenne de Lille (MEL), elle reçoit environ 700 personnes par jour soit une fréquentation de 231.000 nageurs pour l’année 2015.
La piscine offre trois bassins : un bassin sportif de 620 m3 ainsi qu’un bassin d’apprentissage et un bassin « petite enfance » (au total il s’agit de 900 m 3 d’eau)
Les qualités d’une eau de piscine Il est primordial que l’eau de baignade soit exempte de tout contaminant à son entrée dans le bassin mais qu’elle soit aussi capable de « neutraliser » tout pathogène amené par les baigneurs, le tout en évitant d’irriter l’œil.
Trois conditions sont donc nécessaires : – une eau désinfectée, – une eau désinfectante, – une eau non irritante.
Pour la première qualité, c’est l’injection d’ozone (O3), un oxydant puissant (voir le dernier paragraphe) qui va permettre d’agir et ce, dans le circuit de traitement dédié en amont des bassins (et géographiquement situés sous les bassins). L’eau traitée et redirigée vers les bassins doit par contre être exempte de cet oxydant.
Pour la seconde qualité, l’eau des bassins comporte un oxydant chloré (classiquement de l’eau de javel ou acide hypochloreux NaClO), en quantité contrôlée de manière à maintenir un résiduel de chlore libre. Ce dernier va détruire les micro-organismes (bactéries, virus, champignons, protozoaires) : cet oxydant puissant capture des électrons et notamment au niveau des membranes cellulaires. La membrane détruite, le chlore pénètre dans les cellules, interrompt le métabolisme et désorganise intégralement la structure (oxydation des protéines,de l’ADN).
Enfin, l’ajout de chlore nécessaire pour le résiduel à visée désinfectante, modifie l’acidité. L’eau de javel ou hypochlorite de sodium est une base, le risque d’augmenter le pH au-delà du supportable pour l’œil (pH optimal = 7,4), les muqueuses nasales est à prendre en compte. Bref, la contrainte est d’assainir sans irriter. Le pH est donc un paramètre clé qui doit être maintenu dans une fenêtre précise [7- 7,4] (sachant que la plage réglementaire est plus large [6,9 – 7,7]).
Revers de la médaille, le chlore aura aussi pour conséquence de s’associer avec l’azote organique (toute forme de protéine, acides aminés ou autres molécule aminées (l’urée par exemple) et former des chloramines (NH2Cl, NHCl2, NCl3). Or ces dernières molécules sont volatiles et provoquent la sensation d’odeurs piquantes que nous attribuons, à tort, « au chlore ». Elles sont également très irritantes pour les yeux et le système respiratoire. D’ailleurs la réglementation impose une valeur limite à ne pas dépasser pour les chloramines : 0,6 mg/l (les valeurs de la piscine des Weppes sont largement inférieures à ce max, de l’ordre de 0,1 à 0,15 mg/l). Bref, ces odeurs ne sont, en fait, qu’une manifestation de la pollution « humaine » et non pas du produit qui la combat.
Pour limiter la formation des chloramines, il faut avant tout éviter trop de chlore libre (un minimum réglementaire de 0,4 mg/l est néanmoins exigé) : contrôler la chloration et « extraire » l’eau pour traiter la pollution. Ainsi l’eau des bassins est extraite 24h/24 pour un traitement et la pollution est alors combattue par l’ozone. De l’eau purifiée est ensuite recirculée vers le bassin. Mais l’apport d’eau propre (fraîche et désinfectée) est imposé par la réglementation : 30 litres d’eau / jour / baigneur. A la piscine des Weppes, nous sommes autour de 45 l d’eau / jour / baigneur.